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LA REDACTION EN ACTION, «24 HEURES DU MANS VELO»

10 janvier 2011

Une leçon de chronobiologie.

Par Stéphane CASCUA, médecin du sport sportif

Nous sommes 6 à rouler sur le circuit du Mans pendant 24 heures : 1 heure toutes les 5 heures dont 2 sessions nocturnes.  Une bonne gestion de nos rythmes biologiques est essentielle.

Ce week-end,  sur le circuit BUGATTI, pas de bolides vrombissants mais des vélos rutilants poussés par nos petites jambes tournoyantes. Dans notre équipe, l’ambiance n’est pas franchement à la «perf» mais chacun a décidé de faire de son mieux.

Plus de vigilance nocturne pour notre survie !

Même la nuit un maximum de vigilance est obligatoire. Le  circuit est technique, les courbes en épingles surgissent dans une demi-obscurité. Au sein des pelotons denses, de petites loupiotes rouges signalent vos voisins et les roues se frôlent,  la chute collective n’est jamais exclue ! Les meilleurs vous doublent de droite et de gauche à peine précédés d’un bruissement mécanique.

ÉCHAUFFEMENT ET LUMINOTHERAPIE : LA CLÉ DE NOTRE VIGILANCE NOCTURNE

Du soleil dans la nuit pour s’éveiller …

Avant de débuter notre relai nocturne d’une heure, il faut impérativement nous réveiller. Il faut éviter la caféine qui met 30 minutes à passer dans le sang et qui y reste 2H30. Nous aurions bien des difficultés à nous rendormir ensuite. Les principaux synchroniseurs sont la lumière, l’activité physique et la température corporelle. Nous allons les cumuler ! Sur home-trainer, devant des lampes de luminothérapie, chacun de nous pédale pendant 10 minutes. La lumière inhibe puissamment la production de «mélatonine», l’hormone du sommeil. La programmation du mouvement de pédalage active notre cerveau. Cet «échauffement» augmente notre température corporelle. Un peu de «visualisation» nous imaginant sur la piste et nous sommes prêts à entrer en scène.

Une douche fraîche pour s’endormir !

A l’issue de cette séance, un retour au calme est obligatoire pour retrouver au plus vite le sommeil. Quelques minutes de pédalage facile sur le  home trainer, lumière éteinte, au fond du stand permet de consommer l’acide lactique et de renouer avec un rythme respiratoire serein. Nous avalons une bonne dose de féculents sous forme de pâtes ou de gâteaux secs. Le glucose gagnant la circulation favorise l’entrée du tryptophane dans le cerveau. Cette substance devient rapidement de la sérotonine puis de la mélatonine. Et revoilà notre hormone du sommeil ! Par chance, ce comportement coïncide également avec la notion de «fenêtre métabolique». Juste après l’effort, quand le muscle s’est vidé de ses réserves énergétiques, il est beaucoup plus apte à reconstituer ses stocks ! De retour à l’hôtel, une douche fraîche nous permet d’atteindre  une température corporelle compatible avec la récupération et le sommeil. Des étirements doux dans la pénombre et un peu de relaxation complète cet apaisement : « je ne bouge plus, je respire lentement par la bouche, je fais lourde ma tête, lourds mes bras, lourdes mes jambes … et je m’endors ». Bien évidemment, une lampe « simulateur d’aube » reproduisant le lever du soleil contribuera à notre réveil pour attaquer la prochaine session !

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