Aller au contenu principal

PEDALEZ AVEC LA TETE !

21 décembre 2010

Obligatoire en compétition, c’est le cerveau qui impose le casque pour toute sortie à vélo. Son efficacité est irréfutable ! Pourtant certains cyclistes rechignent toujours à le porter, avançant des arguments irrecevables, tant sur le plan de la performance que du confort.

Par Alain Dalouche

Le poids à porter pour se prémunir d’un traumatisme crânien est négligeable, entre 200 et 350 grammes en moyenne. C’est insignifiant pour la performance, surtout en comparaison des bénéfices aérodynamiques. Les cyclistes professionnels savent que leur coefficient de traînée (Cx) sont optimisés par un casque profilé. Les tests en soufflerie l’attestent ! Pour le cycliste amateur également, le casque vient en tête des équipements améliorant la pénétration dans l’air du couple homme/machine. La soi-disant surchauffe avancée par les cyclistes non coiffés ne tient pas la route. Pour le confort, la ventilation est optimisée par des ouvertures profilées faisant converger les flux d’air au sommet du crâne. Les modèles haut de gamme comportent plus de vingt aérations, dix étant généralement le minimum pour ne pas suffoquer. Les études confirment que la température à la surface du crâne est nettement inférieure sous les couvre-chefs modernes que sous leurs ancêtres, les protections à boudin, pourtant largement ouvertes. De plus, en optant pour la couleur blanche, le crâne attire beaucoup moins le soleil qu’une crinière brune. Quant à la gêne parfois évoquée, elle tient souvent à un modèle peu adapté ou a une mauvaise fixation.

L’essayer n’est pas l’adopter

Pour les adultes, les casques se retrouvent souvent en taille unique (de 54 à 61 cm de tour de tête) et parfois en trois grandeurs (S, M et L). Le choix est simple ! En revanche, il ne vous dispense surtout pas d’un essayage. Comme pour des chaussures, il faut se sentir « bien dedans » sans être comprimé au niveau des oreilles. Pour être fiable, le bol protecteur doit être parfaitement ajusté, et cela vaut pour tous, notamment pour les enfants au casque très souvent mal fixé. S’il vous plaît, pas de coiffes inclinées sur l’arrière, ne tenant que par la jugulaire comme on le voit trop souvent ! Une protection trop grande ou mal vissée sur la tête est dangereuse ! Quel que soit le modèle, pour bien porter votre casque, posez-le horizontalement sur la tête. Il doit entrer sans forcer et ne pas vous gêner. C’est ensuite qu’il faut serrer le réglage occipital (situé derrière la tête), le casque toujours à l’horizontale. Le bol, parfaitement stable, ne doit plus bouger lorsque vous secouez la tête. Ensuite, prenez soin d’ajuster les lanières de la jugulaire. Elles doivent se rejoindre sous les oreilles, en les contournant, sans les toucher. Il ne vous reste plus qu’à serrer la molette  située en arrière du crâne. C’est facile, même avec des gants ! Dernier point, ne serrez pas trop la jugulaire sous la mâchoire, un doigt doit facilement passer. Ce n’est pas la jugulaire qui maintient le casque.

Les enfants d’abord

La visière n’est pas un détail esthétique. À VTT, elle protège des projections, des branches baladeuses mais également de la pluie et du soleil. Optez pour une visière souple pouvant se tordre ou s’arracher sans se casser. Le nez dans le guidon, les cyclistes routiers se dispensent de cet accessoire perturbant l’aérodynamisme et réduisant le champ de vision. Les vététistes de descente la retirent également de leurs casques intégraux pour gagner de précieux centièmes, la visière agissant comme un aérofrein à grande vitesse. Parmi les détails qui comptent, les filets anti-insectes sur les aérations frontales et la mousse sur la jugulaire, sont des plus en termes de confort, tout comme l’intérieur amovible. Du point de vue esthétique, les fabricants font de gros efforts pour vous séduire. Formes, couleurs, motifs, l’emballage compte beaucoup, notamment pour les enfants ! Les jeunes générations roulent facilement casquées pour faire comme leurs parents et « avoir l’air de coureurs ». Profitons-en pour leur apprendre ce réflexe salutaire dès le plus jeune âge. Enfin, sur le plan strictement sanitaire, exposer les lourdes têtes blondes à une chute de plus d’un mètre de hauteur depuis le porte-bébé du vélo de papa ou maman sans protection n’est pas acceptable.

L’Europe en tête

La norme européenne EN 1078 (EN pour European Norm) garantie la résistance aux chocs et à l’arrachement de la jugulaire. S’ils ne protègent pas de tout, les casques sont fiables ! La majorité des fabrications intègre la technologie In-mold, un processus de fusion de la coque externe au rembourrage interne (en polystyrène), permettant le renforcement aux endroits critiques, sans rajout de poids, ni d’épaisseur. La coque a deux fonctions. Celle d’amortir directement l’impact mécanique en se  tassant, puis de diffuser l’onde de choc. Sous cette calotte, le rembourrage protecteur absorbe l’énergie de l’impact. Un capitonnage de confort complète l’habillage. Vous comprenez l’impérieuse nécessité de changer de casque après une chute sur la tête. La moindre fissure au sein de la carcasse rigide se comporte comme un fossé bloquant la propagation périphérique de l’onde de choc. Le séisme replonge vers les profondeurs… et rejoint votre boîte crânienne. Un casque ne protège qu’une fois un cas de chute. Fendu ou déformé, il devient aussi efficace qu’un chapeau de paille ou un bonnet de laine.

_________________________________________________________________

Le crash qui rapporte

En cas d’accident, la plupart des marques remplacent votre casque pour un prix public situé entre 40% à 50% de sa valeur. Il suffit de rapporter votre modèle (ou ce qu’il en reste) à votre revendeur avec la facture d’achat, pour repartir avec un bol tout neuf à moitié prix. Pensez-y et conservez votre justificatif d’achat, il pourrait vous servir.

_________________________________________________________________

Le saviez-vous ?

La tête est touchée plus d’une fois sur trois lors d’une chute à vélo.

Selon une étude américaine, le casque réduirait de 80 % la gravité des traumatismes crâniens et de 88 % celles des lésions au cerveau.

Ce n’est qu’après la chute mortelle du coureur Andrei Kivilev lors de l’édition 2003 de Paris-Nice que l’Union cycliste internationale (UCI) a rendu obligatoire le port du casque rigide dans les épreuves cyclistes élite homme.

Pour votre confort, les branches des lunettes doivent passer sur les sangles du casque et non pas dessous.

Pour nettoyer la calotte externe, n’utilisez jamais de détergents ou autres produits corrosifs ! De l’eau savonneuse lui rendra son lustre d’antan, sans l’endommager.

N’exposez pas votre casque à des températures élevées en le laissant sur la lunette arrière de votre véhicule par exemple.

Les fabricants recommandent le changement du casque après cinq ans d’utilisation.

No comments yet

Laisser un commentaire